l'abbaye
du Mont-Saint-Michel, il n'a laissé que les murs 1.
Bien plus, il fut un temps où ce lieu vénérable
entre tous servait de pénitencier pour des détenus
politiques. La basilique était alors divisée en
plusieurs étages : des forçats y remplaçaient
les moines; des blasphèmes et des jurons, la louange divine
et la célébration des saints mystères !
Napoléon III, sollicité par l'évêque
diocésain, Mgr Bravard, fit cesser cette iniquité
en 1863. L'église fut plus ou moins remise en état
de servir au culte, Des pèlerinages s'organisèrent
bientôt qui redonnèrent au Mont-Saint-Michel l'aspect
et l'atmosphère des siècles passés.
1 Le
mont fut alors appelé Mont-Michel; pendant quelque temps
on lui donna même le nom de Mont-Libre, ce qui semblait
une amère dérision, car, de 1793 à 1795,
plus de trois cents prêtres des diocèses d'Avranches,
de Coutances, de Dol et de Saint-Malo y furent internés
pour avoir refusé le serment. Délivrés par
les Vendéens qui marchaient sur Granville, ces malheureux
ne purent profiter de leur liberté, tant ils étaient
exténués par les souffrances de leur captivité.