basilique
romane, dont les pierres sont, pour ainsi dire, imprégnées
des prières de tant de générations; et peut-être
les restes si précieux de l'église carolingienne
qui lui servit de base eussent-ils disparu également. Il
ne faut donc pas trop regretter que le chœur seul ait été
reconstruit. L'élévation étonnante de sa
voûte, l'élégance de ses colonnes, la hauteur
de ses verrières, le riche décor du triforium qui
couronne si splendidement le sanctuaire ne jurent pas, du reste,
avec les formes massives et la simplicité de la nef. Outre
que ces deux styles, pourtant si différents, n'offrent
pas de contraste choquant, l'un et l'autre contribuent à
faire de l'édifice tout entier le plus magnifique témoignage
de la dévotion du peuple de France envers saint Michel
au cours des siècles passés.