- C'est
sans doute ce petit sot de Nicolas qui, en verrouillant les portes,
a enfermé quelques pèlerins ! Nicolas et Bruno sont
deux orphelins adoptés par les moines et qui aident le
sacristain dans ses fonctions. Ils sont pieux, recueillis.
Drogon se précipite vers l'église. Un beau clair
de lune entre par les verrières; il aperçoit trois
pèlerins drapés de longs manteaux.
- Nicolas ! je t'y prends !
D'un bond, il court à la chambre du petit et le secouant
rudement: Lève toi! Allons ! debout; tu as enfermé
du monde en l'église.
- Non, j'ai bien regardé partout !
- Vilain menteur ! ... et qu'est-ce que ces trois pèlerins
agenouillés devant l'autel ?
- Je ne vois rien, je vous assure !
- Ah ! tu ne vois rien, va voir s'il y a un soufflet sur ta joue
! et ce disant, il donne un soufflet à l'enfant, puis,
le saisissant par l'oreille, il l'entraîne vers l'autel
pour lui faire honte devant les trois pèlerins qui n'ont
pas tourné la tête. Bien entendu, Drogon passe devant
la statue sans s'incliner ... Il reçoit aussitôt
un formidable soufflet qui claque bruyamment et le jette par terre.
Quand il se relève tout étourdi, les trois pèlerins
ont disparu.