et
l'abbaye sont bien entretenus» et qu'il y a ordinairement
22 religieux profès, non compris les frères lais,
et que « la muraille de la ville est partie en ruine par
les flots de la mer et doit être réparée aux
dépens du roi. »
La spirituelle marquise de Créqui étant venue au
Mont, nous a laissé ses pittoresques impressions sur sa
visite.
Par dessus « les flancs du rocher incrustés de petits
édifices gothiques, entremêlés avec des pins,
des figuiers, des lierres et des chênes verts », s'élève
la basilique imposante, dont le campanile était surmonté
d'une « statue dorée de saint Michel qui tournait
sur un pivot d'après la direction des vents. » A
son jugement, ( le Mont, l'église de Brou et Chambord sont
les trois choses les plus curieuses du royaume », et elle
ne cache pas qu'elle a « toujours aimé l'architecture
gothique avec préférence. » Dans la belle
abbatiale, le maître-autel est revêtu d'argent massif
et supporte « une belle figure émaillée de
l'Ange exterminateur, telle que Benvenuto Cellini n'a jamais produit
rien de plus éclatant, de plus poétiquement chimérique
et de plus finement ciselé que la figure du dragon qui
s'en¬roule et se débat sous les pieds de l'Archange.
» « On voit à la surface de la voûte,
autour du chœur et de l'abside, les armoiries coloriees avec
les noms de gentilshommes de Normandie. » Dans la salle
des Chevaliers, « superbe galerie à quatre rangs
de piliers gothiques et à la voûte richement ornée
de rosaces tombantes », on remarque « les trophées
héraldiques de tous les chevaliers de l'ordre depuis sa
création par Louis XI; les casques et les cimiers sont
placés sur la sommité de leurs stalles, dont ils
forment les couronnements, et cela produit, de chaque côté
de la galerie, une longue file de bannières, d'écus
blasonnés) de casques, voiles de casques flottant, pennons,
cimiers el lambrequins découpés de toutes couleurs,
qui produisent un effet très noble et très pittoresque
: on dirait que toute