Sur
le linteau d'une vieille maison basque nous avons lu un jour:
"L'Advenir m'espouvante". S'agissait-il de l'éternité
ou bien des temps futurs ? La deuxième hypothèse
est plausible. La vie devient de siècle en siècle
toujours plus dangereuse et plus compliquée. La lecture
de nos quotidiens renforce cette impression. L'extermination
du prochain, sous toutes les formes et par tous les moyens, voilà,
semble-t-il, la grande affaire. L'" ôte-toi de là
que je m'y mette ", éternel ressort de l'histoire,
se répand de plus en plus. Aux plus malins, aux plus cyniques,
aux plus sanguinaires, les bonnes places. Et l'antique proverbe
"l'État mine plus que vermine" est plus que jamais
d'actualité.
Bienheureux ceux qui vivent entre deux crises. Au rythme actuel
du monde bien peu auront cette chance, car on est toujours à
cheval sur une guerre ou une manière de révolution.
Talleyrand disait que si on était né après
1780, on n'avait pas connu la douceur
de vivre. Nous serions tentés en lisant cette plaquette
de Robert Lefort, écrite avant la dernière guerre,
de soupirer la même parole.