saurons
tous. Le grand litige sera tranché entre ceux qui croient
et ceux qui nient, entre les pauvres et les oppresseurs, entre
les justes et les homicides. Il faut bien qu'une fois l'aiguillon
de la mort se rompe et que le puits de l'abîme soit bouché.
Mais, pour l'instant, je ne sais qu'une chose : mon jour à
moi ne tardera point. O Dieu ! si j'étais sûr de
Vous avoir mérité, sûr que je verrai face
à face, moi et non un autre, mon rédempteur, que
mes yeux regarderont votre Mère immaculée, que mes
mains Vous toucheront !
- Espère, me répondait cette parole secrète
que l'on entend plus claire dans la solitude, travaille, souffre,
sois patient. Retourne parmi les hommes, aime-les, si tu peux,
comme je les aime. Et souviens-toi que tu es le plus inutile des
serviteurs. Ton œuvre est
infime, mais fais la de ton mieux; je serai ta force; va devant
toi.
Mai
1912